Nous voilà aux Açores , au beau milieu de l’atlantique .
Nous avons quitté Saint Pierre et Miquelon avec ses
impressionnantes brumes , le jour du départ nous avons découvert le paysage
avec une visibilité supérieure aux 200 mètres syndicaux de la semaine passée
sur cette étrange petite Ile .
Mais finalement où sommes nous ? toujours un peu en mer
, Flores est une ile volcanique , quelques sommets autour de 1000 mètres et une
végétation luxuriante .
De la mer, les collines vertes sont séparées par des
« murets bleutés »… étranges… En fait ce sont des haies d’hortensias
bleus qui courent sur des kilomètres .Flores est un gigantesque Jardin
botanique , une perle au milieu de l’atlantique : nous y sommes, nous
avons découvert L’Atlantide. ..
L’arrivée fut tout en douceur , des dauphins toujours , du soleil , du ciel bleu, une première
baignade en plein océan (ça nous manquait vraiment , même notre frileuse cévenole
s’ est jetée à l’eau…) et les copains
d’Irini (sur un RM ) partis de New York une bonne semaine avant nous, pour nous
prendre les amarres sur le quai .
La navigation avait commencé par un départ rapide dans un
vent medium de travers , très vite les bancs de Terre neuve faisaient parler d’eux :
mer courte et hachée , brume à couper au couteau pendant …. 72 Heures !!!
si si c’est possible . La veille visuelle de jour comme de nuit devient plus
que relative , abstraite , fantasmatique , des gouttes d’eau perlent sur les
filières, sur les tissus , l’inox , partout, enveloppés dans cette pellicule
d’eau , il suffit de rajouter un léger zéphyr pour te retrouver transpercé par
un froid humide . mais bon au moins quand il brume : il ne pleut pas !!!
et puis ne pas voir autour de soi à plus de 10 mètres te conforte dans le fait
que la myopie n’est pas un si gros handicap (celle la il fallait la trouver .)
En bref l’inconfort du départ a profité aux poissons ,
concert symphonique de vomissements et de désespoir , les enfants s’ en sortent
assez rapidement , Stéphanie fait la grève de la « pas faim du tout »
, et Captain choc joue technique en s’ alimentant par petite ration .J2 le vent
est nul , l’équipage essaie de se remettre , Yanmar assure J3 Nous
piquons au sud , avec notre spi , très sud pour chercher les vents de SW et
surtout sortir de la purée de pois . L’option paye : au matin du troisième
jour de navigation nous touchons un magnifique vent que nous ne lâcherons plus
, nous voyons enfin l’horizon et ce rien si riche qui nous encercle .
La mer est
différente , magnifique , bleutée , enfin l’Océan . Au matin , avant une
manœuvre , sous la voile , une énorme bonite fait un saut périlleux , sous elle
à 60 cm de la coque , une masse lumineuse au reflet bleu vert clair , quasi
aussi grande que notre bateau …..un requin ? (Fred peut être ) longues
secondes de silence à bord .
Enfin de l’espace ,
les bons bocaux stérilisés par notre feu cocotte minute( assassinée lâchement
par un sauté de veau au sirop d’érable concocté et carbonisé par miss gusto comète
2012), nous réalimentent parfaitement . Yoann mange comme quatre adultes ,
olivier n’a pas trop lâché prise et notre petite crevette d’Eliott , du haut de
ses 4 ans et DEMI : il aime sa maman ; alors tout va bien .
Les enfants assurent d’eux-mêmes , les premiers jours ,
devant encore le fragile équilibre alimentaire du capitaine et de sa
seconde : ils font la vaisselle ,réchauffent les repas …
Système météo : allo
allo : y a pas quelqu’ un : a plus . panne de logiciel
meteocom , Ce logiciel tient la palme d’or des pannes , malgré une nouvelle
switchbox , récupérée à Gaspé et des heures de communications internet ,
celui-ci a du marcher 1 fois à St pierre .
Alors il nous reste RFI : allo allo
et non : on sait tout des massacres en Syrie , des commentaires
d’Eugéne , un congolais , sur la probable nomination de Deschamps à l’équipe de
France de foot , mais pas de météo marine ??? RFI n’émet plus de bulletin
météo depuis 2 mois , nous l’apprendrons à terre !
Lorsqu’on croise un paquebot , je me prends à m’imaginer en
Moitessier , envoyant avec un lance pierre des messages , et recevant ainsi la
météo….
Dommage le fromage . He bien tant pis au diable toute cette sécurisante
modernité : nous ferons sans : c’ est à dire au baromètre et aux
nuages :J5 tiens voila du vent : ça monte , Oh le baro chute , Oh le
vent reste SW et l’ air est froid : C’est un front : on est au sud
d’une dépression , alors ça barde un peu . 2 Ris dans la GV , plus de génois
mais le Solent , puis le troisième Ris et on arise le Solent ; en somme on
réduit la voilure pour s’ adapter au vent qui souffle à 28, 30 Nœuds avec des rafales à 35 et un peu plus
, des grains mais la mer reste très
praticable , le bateau file , on parcourt
plus de 150 milles / 24 h pendant 3 jours , le bateau est impec , l’équipage
joue aux legos et le sommeil est bon .
3 jours 3 nuits bien soutenus.
Progressivement le vent réduit , nous faisons route directe
vers les Açores , nous tardons à renvoyer toute la toile , nous n’ avons pas
envie d’arriver . La veille de notre arrivée , les conditions sont
idéales :soleil , mer calme 15 nœuds de vent .Option douche , puis on
pompe l’eau dans nos cales , un peu d’eau de pluie ; petit brin de
toilette aussi pour le bateau …il faudrait penser à enlever le ris , oui oui
tout à l’heure , ah maintenant il faudrait envoyer le génois oui oui après la sieste …
Bref on en a profité .
Apres 9 jours et demi de balade, nous sommes au but . Des
conditions de vent et de climat très variés , beaucoup de changements de voile et une mer très clémente
.Les enfants retrouvent avec grand plaisir leur copains d’Irini , à peine
descendus du bateau ils se précipitent sur le bateau copain : la terre
leur manque ? pas vraiment . Les habitants sont peu nombreux , l’ile est
magnifique , l’ambiance très paisible , nous accueillons les autres
bateaux : jean sur son petit bateau de
8 mètres qui arrive direct de Guyane après 33 jours de mer et s’être
fait ravitaillé par un cargo , le regard dans le vent et l’esprit encore flottant
.
un petit film aussi , vous remarquerez que les jours venteux n'y sont pas.....ils sont sur la gopro qui elle ne grimace pas aux embruns .